PROJET PEDAGOGIQUE & EVALUATION
Dispositif de formation centrée sur l’acquisition de compétences.
Le passage d’une organisation des dispositifs de formation à partir de contenus indiqués dans des programmes, à une logique des compétences ne va pas de soi.
Il s’agit bien de changer la représentation que le formateur a de son rôle.
Il n’est plus seulement là pour transmettre du savoir objectif mais pour, à partir de différents savoirs mis en travail par le formé, l’accompagner dans l’appropriation de ces savoirs (théoriques et d’expérience).
La compétence est une mobilisation du sujet connaissant, un rassemblement de ressources pour faire face à une situation, une convocation hic et nunc, d’une variété de savoirs, savoirs académiques, formels ; savoirs investis, plus ou moins en voie de conceptualisation ; savoirs incorporés et issus de l’expérience, qui demeurent partiellement voire totalement non conscients.
L’évaluation ne se donne plus à voir seulement sous la forme de bilans et de suivis notés.
La mise à jour des tâches proposées au formé dans un référentiel ne suffit pas à favoriser cette acquisition qui ne se limite pas à savoir faire les bons gestes mais demande aussi au professionnel une réflexion continue sur ce qu’il fait, sur son activité, un investissement particulier de son corps dans l’action.
C’est l’évaluation dans la formation.
En fait, parler de compétences et non plus seulement d’objectifs, c’est éliminer deux fantasmes ordinaires, de sens commun : d’abord l’idée que le savoir pourrait être « spéculatif » et que donc, la formation ne serait que de la distribution de savoirs à intérioriser.
Or on sait aujourd’hui que le savoir est nécessaire, pas seulement pour faire quelque chose mais pour se donner des repères dans l’agir, pour penser en situation.
L’autre fantasme auquel on ne peut plus avoir recours est que le travail ne serait que du « machinal » que l’on ferait sans y penser.
On sait aujourd’hui que travailler, c’est mettre en actes des compétences, c’est-à-dire faire, dire, penser, ressentir.
On parle alors de compétences incorporées, de savoirs en actes, d’habiletés.
Il semble important de ne pas réduire la compétence à une action finalisée, opérationnelle, pour fabriquer des produits, dans une vision fonctionnaliste de l’action.
L’agir est plus large : les errances et les détours y sont signifiants avant d’être seulement productifs.
L’évaluation devient cette acuité particulière que doit posséder le formateur à cette signifiance, en continu.